L’initiative européenne pour une Paix Négociée au Sri Lanka
Initial Support Jean Ziegler, Professor at the University of Geneva Rev. Alexander Reid, Ireland All Supporters |
Nous, un groupe d’érudits avec une expérience de recherche extensive en Asie du Sud et/ou des relations inter-communautaires ainsi que des activistes des droits humains de différents pays européens, sont profondément consternés par la décision récente de l’U.E. (26 septembre 2005) d’imposer une interdiction de circuler sur les délégations officielles des Tigres Libérateurs de l’Eelam Tamoul (LTTE) et, en plus, d’envisager activement leur proscription comme « organisation terroriste ».
D’un coup l’U.E. a abandonné la position équidistante et impartiale, position impérative pour un conseilleur ou intermédiaire dans un conflit. C’est d’autant plus regrettable parce que l’U.E. n’est pas seulement le co-président de la Conférence de Donateurs de Tokyo mais a en plus des liens économiques forts avec le Sri Lanka par le marché d’exportation, de tourisme et en tant de créditeur et de donateur.
Au lieu d’utiliser ces moyens pour faire pression sur le gouvernement de Sri Lanka à révitaliser sérieusement les négociations avec le mouvement tamoul srilankais, négociations bloquées depuis maintenant deux ans, l’U.E. s’est simplement rangée du côté du Gouvernement, encourageant ces forces politiques dans la société cingalaise qui réclament une solution militaire à la question tamoul.
Donc le président récemment élu du pays, Mahinda Rajapakse, et la partie de coalition qui le soutient, ont déclaré publiquement leur opposition totale à toute forme de décentralisation et de partage de pouvoir avec les Tamouls, en insistant que le pouvoir reste investé dans l’état unitaire contrôlé.
Donc Mahinda Rajapakse a nullifié toutes les démarches politiques de compromis qui ont été faites pendant le Procès de Paix long de 4 ans facilité par la Norvège. Il est même allé jusqu’à déchirer l’accord fait par son prédécesseur de partager l’aide après-Tsunami dont on avait désespérément besoin avec les tamouls. Les préconditions essentielles pour le cessez-le-feu autant que les négociations de paix, c’est-à-dire de chercher une solution intérimaire au conflit basée sur une autonomie interne dans un état fédéral, ont été ainsi remises en question.
Il paraît que l’U.E. ait oublié les causes du conflit, c’est-à-dire la discrimination collective à laquelle les Tamouls ont été assujettis depuis des décennies, et qui se manifeste d’une manière marquée dans le sombre dossier des droits humains des gouvernements successifs. Ceci comprend des pogroms sanglants, de nombreuses tueries extra-judiciaires, des disparitions et la torture perpétrés par les forces de sécurité pendant les 25 ans d’un état d’urgence presqu’ininterrompu. Ces violations massives des droits humains ont eu lieu avant la guerre civile et ne peuvent être justifiées comme une réaction à la violence armée da la LTTE.
Quelque soit la critique des politiques et des méthodes de la LTTE, la majorité des Tamouls ont le sentiment que la LTTE représente les aspirations du peuple tamoul. En présence de ces faits la décision de l’U.E. n’atteint pas le niveau de provision de soutien externe à un procès de paix bilatéral et revient à un essai de créer un déséquilibre qui pourrait déclencher des hostilités renouvelées à une grande échelle.
Nous, les sous-signés, nous sommes réunis pour fournir de l’information différenciée et équilibrée aux institutions européennes et pout encourager l’U.E. à œuvrer pour acquérir la crédibilité d’intermédiaire honnête en exhortant les parties en guerre à avancer sur la route longue et ardue vers une paix juste. Notre but est d’informer et de faire pression, et nos groupes visés sont les parties politiques et les décideurs autant à l’échelle nationale que dans les institutions de l’U.E. ou autres organisations internationales basées en Europe, de même que le public européen. Les interdictions de circuler et la proscription d’une partie sont aucune utilité à toute négociation. La stratégie pour faire la paix c’est le dialogue. On ne peut pas permettre à l’U.E. d’oublier cette vérité simple. Notre objectif donc est de faire enlever l’interdiction de visites officielles des délégations de la LTTE à l’U.E. et d’exercer la pression sur l’U.E. à ne pas adopter la mesure extrêmement déstabilisante d’interdire la LTTE en Europe. Celle-ci poussera certainement la situation plus loin dans la tumulte au Sri Lanka et en plus forcera un nombre considérable de centaines de milliers de réfugiés tamouls respectueux des lois à entrer dans l’illégalité.
Nous appelons tous les gens du même avis à contribuer à notre tâche et de nous joindre dans cet effort.
Daté: 22.12.2005
‘L’initiative européenne pour une Paix Négociée au Sri Lanka’- Prof. John Neelsen (Germany) and Prof. Peter Schalk (Sweden) – 22.12.05